La rénovation en passif

© La Maison Passive / Benoît Rajau

Au vu du parc immobilier à rénover, et des enjeux en termes de transition énergétique, il était incontournable que le standard passif se décline dans n’importe quelles conditions.
Maisons individuelles, logements collectifs, bâtiments tertiaires : les constructions rénovées sont désormais légion.

DES EXEMPLES PROBANTS

À Saint-Étienne, une usine à charpente Eiffel a par exemple été reconvertie en bâtiment de bureaux. L’ancienne fabrique, classée aux Monuments Historiques, posait a priori de vrais défis : charpente métallique, isolation extérieure impossible, verrière… Livrée en 2012, elle a pourtant tenu toutes ses promesses, et consomme moins de 15kWh/m² de chauffage par an.

Si ce chantier est resté l’emblématique de la rénovation passive en France, le tout premier projet certifié passif en France était… la rénovation d’un pavillon en banlieue parisienne. Depuis, d’autres ont franchi le cap, que ce soit en résidentiel individuel, collectif ou même tertiaire : le collectif de 15 logements de Raon l’Étape; une ancienne gendarmerie rénovée pour accueillir le syndicat d’initiatives du Châtelard (Savoie)…

UN LABEL ASSOUPLI

Plus contrainte que la construction neuve, la rénovation passive doit prendre en compte un contexte existant : orientation prédéfinie, ensoleillement limité, absence de locaux techniques… Chaque chantier présente donc ses spécificités et ses défis.

C’est pour répondre à cette réalité que le label Bâtiment Passif s’est doté d’une déclinaison dédiée rénovation : EnerPHit. Ce label, s’il garantit un niveau d’efficacité équivalent à celui du neuf, est assoupli quant au besoin de chauffage. Ce dernier peut atteindre les 25kWh/m²/an, sans que cela n’affecte les besoins énergétiques globaux, qui se maintiennent à 120kWh/m²/an. Idem pour l’étanchéité à l’air qui peut atteindre les 1h-1 sous les 50 Pascals.

Pour tout savoir sur le label EnerPHit, rendez-vous sur la page dédiée.

DES TECHNIQUES ADAPTÉES

C’est en utilisant des techniques et des composants innovants, parfois labellisés qu’on arrive à atteindre l’objectif ambitieux de 25kWh/m²/an de chauffage. En installant une ventilation double-flux plutôt qu’une simple-flux, cet ensemble de logements sociaux du Nord-Pas-de-Calais va par exemple réduire sa dépense de 50Wh/m²/an. Et améliorer au passage la qualité de son air intérieur…

Comment réduire encore ses besoins de chauffage ? En posant 20 cm d’isolant plutôt que 10, comme c’est le cas dans une rénovation BBC, on abaisse encore sa facture de 40 %, avec un taux de retour sur investissement net d’impôts d’au moins 8 %*. Ou en installant des fenêtres triple-vitrage plutôt que double : l’hiver, leur bilan énergétique est positif, c’est-à-dire qu’elles parviennent à capturer plus de chaleur solaire qu’elles n’en laissent s’échapper par conductivité.

Autre exemple : en choisissant une isolation par l’extérieur plutôt que par l’intérieur, on élimine tous les ponts thermiques de planchers intermédiaires. Et en bonus, on gagne de la surface dans la pièce ! Ainsi, pour chaque point spécifique de la rénovation passive, des solutions, déjà éprouvées, existent.
* : données moyennes pour un climat en zone H1, c’est-à-dire au Nord d’une diagonale Normandie – Ardèche

LA RÉNOVATION PAR ÉTAPES

Le programme européen EuroPHit part du constat qu’aujourd’hui, les rénovations intégrales, lourdes, sont minoritaires par rapport aux rénovations par étapes. Il a donc développé des solutions pour accompagner les bâtiments existants dans leur transition vers le passif.

Comment planifier dans le temps les étapes de la rénovation pour qu’elles ne se contredisent pas ? Existe-t-il des matériaux et composants spécifiquement adaptés ? Comment financer un projet qui s’étale dans la durée ? Autant de questions auxquelles le programme s’attelle à répondre.

Pour tout savoir sur le programme EuroPHit, rendez-vous sur la page dédiée.