Le confort d’été

Une des principales idées reçues sur les bâtiments passifs est qu’il y ferait trop chaud l’été. A priori, le passif est un concept de construction conçu pour optimiser les apports en chaleur et empêcher toute déperdition. Mais quid de la période estivale, où l’on souhaite justement faire baisser la température ? Les principes d’étanchéité à l’air et d’isolation renforcée, piliers du passif, n’entrainent-ils pas des épisodes de surchauffe ?

Autant de questions auxquelles cet article tente de répondre, en s’appuyant notamment sur l’exemple de l’instrumentation d’une maison individuelle certifiée en Charente.

PASSIF ET CONFORT D’ÉTÉ, 2 IDÉES ANTITHÉTIQUES ?

Et bien non. Un bâtiment passif bien conçu n’est pas « trop chaud » l’été. Au contraire, moins réactif aux variations de température, il est même plus frais qu’un bâtiment traditionnel.

3 grands principes contribuent au confort estival :

  • Une enveloppe fortement isolée. En réduisant les échanges thermiques entre intérieur et extérieur, cette enveloppe diminue la propagation de la chaleur en provenance de l’extérieur.
  • Une étanchéité à l’air irréprochable. De la même manière que pour l’isolation, en ne laissant pas pénétrer l’air chaud dans le bâtiment, une étanchéité sans ponts thermiques contribue à tenir basse la température intérieure.
  • Une ventilation à échangeur de chaleur. Il est possible d’utiliser la VMC comme système de refroidissement : la fraîcheur de l’air intérieur sortant est communiquée à l’air extérieur, chaud, avant que celui-ci ne pénètre entre les quatre murs.
  • En outre, une ventilation naturelle nocturne (ie : ouvrir les fenêtres la nuit pour rafraîchir) reste une solution d’appoint tout à fait envisageable.

Enfin, un puits canadien peut intervenir en remplacement de la climatisation dans les régions où la température est la plus élevée. C’est notamment le cas de la maison passive Baytna, au Qatar, ou plus près de chez nous de la villa bioclimatique de Mouans-Sartoux.

LA LABELLISATION, GARANTIE CONTRE LA SURCHAUFFE

Si la labellisation est surtout connue comme garante de l’efficacité énergétique du bâtiment, elle s’intéresse aussi fortement aux problématiques de confort.

En effet, un critère a été ajouté tout exprès pour se prémunir contre les surchauffes estivales :
Fréquence de surchauffe inférieure à 10 % des heures de l’année au-dessus de 25°C de température intérieure.

  • Concrètement, cela signifie qu’un bâtiment labellisé ne pourra pas aller au-delà de 25°C pendant plus de 10 % de l’année. Une garantie de confort très rare dans le domaine de la certification du bâti !

23°C TOUT L’ÉTE EN CHARENTE

premier-batiment-passif-charenteAinsi, le premier Bâtiment Passif certifié de Charente confirme, sans surprise, cette théorie.

Une série de relevés de températures intérieures et extérieures réalisés après occupation ne laisse aucun doute sur sa performance thermique. La température intérieure de confort se maintient en effet à 23°C durant l’été. Un constat d’autant plus remarquable que la région charentaise est sujette à une large variation de températures entre été et hiver.

graphique-temperatures-aout-2011

De très bons résultats, qui sont dus à l’application des principes physiques et constructifs évoqués plus haut, mais aussi au savoir-faire des concepteurs et des artisans qui se sont engagés dans cette démarche.

Téléchargez l’article présentant les résultats obtenus et détaillant les principes passifs permettant de garantir le confort d’été.

Pour plus d’information, téléchargez le rapport Le Bâtiment Passif dans le sud.