Retour sur la crèche passive de Cormenon

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Initiation du projetDébut 2013, la communauté de communes des Collines du Perche (Loir-et-Cher) initie un projet de bâtiment communautaire dédié aux assistantes maternelles, avec bureaux, et comprenant également une micro-crèche pour accueillir des tout-petits et un espace halte-garderie.
Le bâtiment de 260 m² de surface s’érige à la limite des communes de Montdoubleau et de Cormenon.Les contraintes initiales du projet étaient que le bâtiment soit construit selon les normes d’accueil d’un tout jeune public, en raison de l’espace crèche, mais également qu’il soit un bâtiment exemplaire en bio-construction. En effet, Jean-Luc Ferrière, président de la communauté de communes déclare : « On a voulu […] montrer qu’il était possible d’avoir de la bio-construction pour des bâtiments publics ».Les architectes du bâtiment ont proposé que le projet aille plus loin, en répondant aux critères du standard Bâtiment Passif®, une initiative qui a porté ses fruits.

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Une équipe soudée autour d’un même objectif

Hormis la construction d’un bâtiment à haute performance énergétique, le chantier a également permis à toute une équipe de corps de métiers de gagner en technicité.

C’est l’une des fiertés du bureau d’études thermiques participant au projet. Le cabinet Al Environnement avait déjà une expérience en matière de construction passive et a ainsi pu sensibiliser le reste des intervenants.

Antoine Boulla, chef de projet chez Al Environnement, le confirme : « La coordination et la sensibilisation de l’équipe de maîtrise d’œuvre a été la clef de la certification Bâtiment Passif®. […] Chacun doit être convaincu que le passif n’est pas une contrainte, mais un défi à relever. C’est pourquoi la communication est un prérequis indispensable sur ce type de projet car, tant durant les phases de conception que de réalisation, il n’y a aucun problème qu’elle ne puisse résoudre. »

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Les dessous du bâtiment

Une crèche-halte-garderie est un bâtiment traditionnellement de plein pied. Celle-ci n’échappe pas à la règle. La compacité étant moyenne, le focus a été mis sur l’isolation.

Bâtie en ossature bois, le choix de l’isolant s’est porté sur la paille. Ce choix est une réponse évidente à la demande du maître d’ouvrage, Jean-Luc Ferrière, d’avoir un bâtiment en bio-construction.
Cette paille vient d’un producteur local, tout comme d’autres corps de métier intervenant sur le chantier : « On a réussi à avoir plus de la moitié des intervenants dans une zone très proche, même si certains viennent de la Sarthe » explique Jean-Luc Ferrière.

L’isolation est parachevée par des menuiseries à triple vitrage Smartwin. Avec leur châssis très fin, elles permettent d’augmenter la surface de vitrage et donc, les apports solaires et lumineux. Ces menuiseries ont été fabriquées spécialement pour ce chantier, fruits d’une collaboration très étroite entre le charpentier du chantier et le fabricant, Jean-Louis André : « Ce travail d’équipe reste suffisamment rare pour être relevé mais avec l’émergence de la construction passive, il est sans doute amené à devenir plus fréquent. »

Cela permet également d’établir des consommations prévisionnelles de chauffage de 9,3 kWh d’énergie primaire par m² et par an, selon le calcul PHPP.
Les 700 m3 bâtiment sont chauffés par une pompe à chaleur.
Avec sa température constante et une qualité d’air exemplaire, la crèche passive est l’endroit idéal pour accueillir des tout-petits.

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Un mot sur le coût total du bâtiment : entre les études et la construction, le budget s’élève 520 000 euros HT, soit 10 % de plus qu’une construction classique.

Le bâtiment a été livré à la mi-octobre 2013. La création de cette crèche-halte-garderie ont permis à la communauté de communes de passer de 9 à 20 places d’accueil d’enfants par jour.